Le féminisme intersectionnel décrit l’impact qu’ont nos diverses identités qui se recoupent – genre, race, langue, classe sociale, handicap ou absence d’handicap et orientation sexuelle, pour ne citer que celles-ci – sur notre expérience de l’oppression, du pouvoir et de la discrimination. Féministes intersectionnelles, nous voulons faire d’Ottawa une ville meilleure pour les personnes qui vivent à l’intersection de diverses formes d’oppression.

Par exemple, avec notre plaidoyer au sujet du Plan officiel de la ville cette dernière année, nous avons réussi à obtenir des changements de formulation qui contribueront à des politiques plus équitables. Nous avons élaboré une trousse d’outils pour aider d’autres municipalités à créer leur propre Plan de reprise genré post-COVID-19. Avec Envirocentre, nous avons créé une trousse d’outils sur l’accessibilité pour les organisations de protection du climat afin de les aider à devenir plus inclusives. Et puis nous avons créé avec la COCVFF une trousse d’outils féministe pour défendre les droits en matière de logement, avec la participation de nos membres, afin de fournir des ressources pour les élections municipales et provinciales.

Ceci dit, nous ne voulons pas que le féminisme intersectionnel guide seulement notre travail externe, nous voulons aussi qu’il se retrouve dans nos structures et systèmes internes. En 2021, nous avons commencé à regarder comment nos valeurs – féminisme intersectionnel, décolonialisme, anti-racisme et anti oppression et inclusion de la communauté – pourraient informer, au-delà de notre travail, la façon dont nous travaillons. Nous avons découvert que cette réflexion prenait beaucoup plus longtemps et était plus difficile que nous l’avions imaginé. Mais elle est aussi passionnante et gratifiante.

Nous sommes heureuses de partager avec vous certains des changements prometteurs apportés par notre organisation. En février 2022, nous sommes passées à une semaine de travail de quatre jours. Nous sommes conscientes que les femmes assument encore une quantité disproportionnée de la prestation des soins non rémunérés et une semaine de travail de quatre jours est une façon pour nous de respecter le temps de notre équipe et de reconnaître le fait que, même au travail, nous sommes des personnes entières, avec nos responsabilités familiales et communautaires personnelles.

Dans le cadre de notre réflexion plus approfondie sur la structure organisationnelle que nous souhaiterions voir à l’IVTF, nous avons fait des recherches sur différents modèles. La structure que nous avons retenue avec le conseil d’administration, le personnel et les membres s’appelle sociocratie. Elle se présente comme un grand diagramme de Venn, ou encore un ensemble de cercles interconnectés ou imbriqués. Nous mettrons cette structure à l’essai cette année avant de l’adopter pleinement. Nous espérons que ce cadre permettra à nos membres communautaires d’avoir plus de pouvoir et à notre personnel de partager plus également le pouvoir.

Dans le même esprit, début 2022, nous avons décidé de passer à un modèle avec plusieurs co-directrices exécutives. Valerie est désormais directrice des Opérations et Morissa-Dalia Ellis nous a rejoints en tant que directrice des Programmes. Ce n’est peut-être pas la dernière étape de notre évolution et nous espérons que cette transition vers le partage des pouvoirs sera une base solide pour d’autres changements futurs. Nous en avons encore pour des années et nous sommes ravies que vous nous accompagniez dans cette aventure!